Quelle bougie choisir lorsqu’on ne veut pas trop impacter notre planète ? Bougie écologique, bougie naturelle, bougie végétale… Difficile de se retrouver dans ces termes plus ou moins vagues ! Pourtant, pour lutter contre la grisaille ou lorsque les jours raccourcissent, il est tellement bon d’allumer une petite flamme réconfortante et de la regarder brûler. Elle permet de créer une ambiance chaleureuse, romantique… Bref, de ramener de la douceur dans sa vie, que ce soit pour un dîner aux chandelles ou un instant cocooning ! Si comme moi, tu n’es pas tout-à-fait prêt.e à renoncer aux bougies, suis-moi, je t’aide à bien les choisir pour qu’elles aient le moins d’impact possible sur la santé de notre planète !
Comment fonctionne une bougie ?
Une bougie est composée de plusieurs éléments, mais seulement deux sont essentiels : la cire et la mèche. Tout le reste est superflu : une première clé pour limiter l’impact de la bougie qu’on achète !
Lorsqu’on allume la mèche de notre bougie, une réaction en chaîne se déclenche. La chaleur dégagée par la flamme fait fondre la cire, qui grimpe le long de la mèche par un phénomène de capillarité. Un peu comme quand on trempe le bout de sa manche dans l’eau et qu’on se retrouve avec la moitié du bras mouillé, si tu vois ce que je veux dire…
C’est donc la mèche imbibée de cire qui permet la combustion. Elle fait l’intermédiaire entre le combustible (la cire) et le comburant (l’oxygène de l’air). Au contact de la flamme, la cire brûle et s’évapore. C’est l’alliance de la cire et de l’oxygène qui produit la chaleur et alimente la flamme : presque romantique tout ça…
Quelle que soit la cire, la combustion de la bougie entraîne la libération de composés dans l’air. Ces composés sont plus ou moins toxiques selon la composition de la bougie. On a donc deux choses à prendre en compte lorsqu’on choisit sa bougie : les impacts environnementaux dus à sa fabrication et sa toxicité potentielle.
Essayons d’y voir plus clair…
Le problème des bougies classiques
La cire des bougies classiques, qu’elles soient bas de gamme ou vendues comme luxueuses, est composée de paraffine. C’est un résidu pétrolier, ce qui reste après avoir fabriqué du pétrole, du kérosène, du diesel ou du goudron… Le résidu est bien traité pour obtenir de la paraffine pure, mais quand même… Beurk… Ce type de cire est le plus polluant, à la fois lors de sa fabrication et lorsqu’on brûle la bougie.
La stéarine est un ingrédient de plus en plus utilisé dans les cires de bougies. Elle est produite à partir de graisses animales ou végétales. C’est essentiellement de la stéarine végétale qui est utilisée aujourd’hui, notamment celle produite à partir de l’huile de palme. On connaît bien les ravages que les monocultures d’huile de palme entraînent sur la déforestation et la perte de biodiversité… On aimerait bien éviter d’en consommer, non ?
Et la mèche, alors ? La plupart sont en coton, plante grande consommatrice d’eau et, si elle n’est pas bio, de pesticides. En plus, ces mèches contiennent souvant du plomb ou d’autres métaux qui leur permettent de mieux brûler mais qui dégagent des substances dangereuses pour la santé. On fait donc aussi attention à la description de la mèche en achetant notre bougie !
En ce qui concerne les parfums et les colorants, c’est la même histoire : ils sont le plus souvent synthétiques, et au moins en ce qui concerne les parfums, ils sont dérivés du pétrole, donc d’une ressource non renouvelable. Certains ciriers utilisent des teintures végétales, mais ils sont rares.
Heureusement, il existe des alternatives ! Ouf ! Regardons ensemble à quoi elles ressemblent… Il y a beaucoup de possibilités et de coches à caser, mais on y arrive ! Pour t’aider, je te donne quelques marques qui me paraissent bien à la fin de l’article.
Quelle cire choisir ?
Il existe plusieurs cires dites naturelles. La cire d’abeille est la seule qui le soit vraiment, puisqu’elle est produite directement dans la nature. On parle de cire naturelle aussi pour les cires végétales, pour les distinguer des cires produites à base de pétrole. Mais il ne faut pas oublier que les cires végétales font aussi l’objet d’un procédé de fabrication, parfois très intensif !
- La cire d’abeille a l’avantage d’être la plus naturelle, mais elle est relativement rare et chère. La majorité de cette cire provient de Chine : ce n’est clairement pas l’idéal pour une consommation locale. On veille donc à une production européenne ou, encore mieux, française. Les défenseurs.ses des animaux se demanderont aussi s’il est nécessaire d’exploiter les abeilles…
- La cire peut aussi être produite à partir d’huile de palme. Là encore, on pense aux animaux, qui souffrent de la perte d’habitats dus à la déforestation. Les humains ne sont pas non plus indemnes face à l’industrie de l’huile de palme, qui engendre de nombreux conflits sociaux. On cherche donc la certification de la RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil), qui assure une source de production durable.
- La cire de soja est très répandue dans la fabrication des bougies dites naturelles. Attention ici à choisir une provenance européenne ou française, pour ne pas contribuer à la déforestation, et un soja sans OGM ni pesticide.
- La cire de colza a pour principal intérêt de favoriser l’agriculture locale, je pense donc que c’est une bonne alternative si elle est bio, même si elle est un peu plus difficile à trouver.
En plus d’être issues de ressources renouvelables, les cires végétales ont un autre avantage : elles n’émettent pas de substances potentiellement toxiques, contrairement aux cires composées de paraffine !
Quelle mèche choisir ?
Une fois qu’on a trouvé la cire qui nous convient, on a fait le gros du chemin. Mais la mèche a aussi son importance ! Une mèche de coton est certes naturelle, mais comme je te le disais plus haut, elle est gourmande en eau et vient bien souvent de très loin. On privilégie donc des matériaux locaux et qui demandent peu d’eau pour leur culture, comme le lin ou le chanvre. Une mèche en bois a aussi l’avantage de donner le petit bruit de crépitement, comme dans une (mini) cheminée ! On fait bien sûr attention à ce que les plantes soient bio et que le bois provienne de forêts éco-gérées.
Comment choisir le contenant ?
Le mieux, c’est certainement de ne pas avoir de contenant : la bougie n’a pas besoin de pot pour brûler. Mais en ce qui concerne les bougies parfumées, ça peut être pratique de garder le parfum dans la bougie… Certaines marques font attention et proposent des contenants chinés, donc d’occasion, ou réutilisables. On trouve ainsi des pots de confiture ou d’autres jolis contenants en verre ambré qui, bien nettoyés, serviront à nos courses en vrac ou à nos petites potions ! On choisit donc des contenants qui ont un couvercle : en plus d’être réutilisables, ils ont l’intérêt de faciliter l’extinction de la bougie et de limiter l’émission de particules toxiques dans notre air intérieur, puisqu’il suffit de refermer le bocal pour éteindre la bougie… Si le couvercle résiste au feu, bien sûr !
Et le parfum ?
Honnêtement ? Je préfère les bougies sans parfum, qui est souvent trop fort et a tendance à me donner mal à la tête. Mais je reconnais que les noms des parfums font rêver et qu’il peut être bien agréable de donner une bonne odeur à son intérieur.
Beaucoup de ciriers artisanaux mettent en avant le fait que leurs parfums sont fabriqués à Grasse. Alors certes ils sont français, mais est-ce que ça veut dire qu’ils sont naturels ? Qu’ils ne dégagent pas de substances toxiques ? Qu’ils sont bio ? Que la matière première ne vient pas de l’autre bout du monde ? Rien n’est moins sûr… On ne se laisse donc pas aveugler, on cherche la mention « sans CMR » (substances cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques) et on n’hésite pas à poser des questions aux fabricants avant d’acheter.
Et les huiles essentielles ? Sûrement pas la solution miracle : elles sont très concentrées, ce qui veut dire qu’elles ont demandé beaucoup de matière première pour les fabriquer, et lorsqu’elles sont brûlées, elles dégagent des substances toxiques !
En résumé : mes suggestions
Si tu as le temps et l’envie, tu peux faire tes bougies toi-même dans de jolis bocaux de récup. On peut utiliser à peu près n’importe quelle huile alimentaire et des « vrais » végétaux dont il est plus facile de vérifier la provenance et qui seront en plus très décoratifs. On fait juste attention au choix de la mèche. Je n’ai jamais essayé d’en faire d’aussi naturelles… Mais j’ai bien envie de m’y mettre et de te préparer un tuto : ça te dirait ?
Si tu es pressé.e, fais-toi une check-list avant de choisir ta bougie :
- Est-ce que je peux réutiliser le contenant ?
- Est-ce que la cire est bio ? locale ? sans OGM ?
- Est-ce que la mèche est garantie sans plomb ? En lin ? En chanvre ? En bois de forêt correctement gérée ?
- Qu’en est-il du parfum et des colorants ? Est-ce que j’en ai vraiment besoin ?
Si tu es très pressé.e, va plutôt voir du côté des marques que je te suggère ci-dessous. Je ne les ai pas toutes testées, mais sur le papier elles ont l’air bien. Toutes ces bougies sont fabriquées en France et vendues dans des contenants réutilisables. La plupart des bougies que j’ai trouvées sont parfumées, il est en fait plutôt difficile de trouver des bougies de qualité sans parfum… Si tu as trouvé, n’hésite surtout pas à nous le faire savoir !
- Petits Phares : cire de colza européen sans OGM, mèche en bois non traité, sans parfum
- Bougies du Monde : cires de soja et de colza, mèche en coton, contenants réutilisables en tant que verres, sans parfum
- Atelier Louis : cire de colza européen sans OGM ni herbicide ni pesticide, mèche en coton et papier, parfums de Grasse sans CMR ni phtalate
- IOKKO : cire de soja européen sans OGM ni herbicide ni pesticide, mèche en coton avec un support garanti sans plomb, parfums de Grasse
- Les Lumières de Gaïa : cires de colza et de soja européens sans OGM ni pesticide, mèche en coton, parfums de Grasse sans CMR ni phtalate
En tous les cas, on n’oublie pas que notre bougie a demandé des ressources à notre planète et du travail aux artisans. On en prend donc soin, et puisque ce n’est pas un produit vital, on la considère comme un petit trésor à utiliser avec parcimonie ! Tu verras, tu savoureras encore plus le moment où tu l’allumeras…
N.B. : On n’est affiliées à aucune marque, celles que je propose ici ne nous sponsorisent pas. Ce sont simplement les découvertes que j’ai faites en farfouillant. 😉
Sources :
- ADEME, 2017, Exposition aux polluants émis par les bougies et les encens dans les environnements intérieurs – Émissions et risques sanitaires associés.
- France Assos Santé, 2014, Les bougies d’intérieur sont-elles toxiques ?
- Dana Oliver, HuffPost, 2017, The Big Problem with Scented Candles
- Ethical Style Hunter, 2016, How « eco » is your candle?
- Entretien avec Juliette Maurice, naturopathe