Je veux parler ici de la couche lavable, tu sais, la couche ringarde qui te transforme en un tour de main en femme au foyer qui croule sous les corvées. C’est déjà compliqué, la maternité, alors des couches lavables pour P’tite Nénette, notre nouveau-né… et puis quoi encore ?
Je t’accueille dans mon univers de maman travaillant à son compte, avec un bébé à reflux et des nounous démissionnaires. Une maman normale, sans super pouvoirs, et qui, à sa grande surprise, a réussi à dompter les couches lavables… et à les faire accepter à la crèche !
Partons ensemble explorer quelques anecdotes et astuces, déculpabilisations et sorties de route…
Faut-il vraiment s’en faire pour des couches ?
Non, nous n’allons pas nous en faire pour des couches. C’est un détail, non ?… Non ? Comment cela ?
Lorsque je suis devenue maman, un chamboulement est arrivé. Comme toutes les jeunes mamans – et les jeunes papas – j’ai été débordée. Comment font celles qui débutent tout de suite en couches lavables ? Je ne sais pas…. Si tu as des astuces de ton côté, n’hésite pas à en faire part en commentaire !
Pour ma part, P’tite Nénette a été dans ses couches réutilisables à partir de ses 3 semaines. Ou 3 mois ? Je ne sais plus, à vrai dire. Ce que je sais, c’est qu’avec Chéri Adoré, nous avons fait le changement dès qu’on a pu.
Nous avons en effet commencé par les couches jetables biodégradables, sans produits chimiques. Et même cela, ne nous suffisait pas. Elles restaient des couches terribles pour l’environnement. A voir le stock de couches qui descend sans cesse, et à voir les poubelles se remplir à toute vitesse, il nous fallait une autre solution, beaucoup moins culpabilisante pour nous. Pour nous, cela est venu de deux constats.
Avant la naissance, nous savions que l’on dit, statistiquement parlant, qu’un bébé aura besoin du volume de sa chambre entière – environ 12 m2, soit 35 m3 !! – de couches jetables ?
Afin d’éviter à P’tite Nénette une culpabilité future d’avoir entraîné la fabrication de tant de couches jetables, nous avons réagi. En effet, cela, ce n’était pas possible pour nos petits coeurs de jeunes parents zéro déchet.
Et puis après la naissance : quelle charge mentale de devoir toujours vérifier s’il en reste assez ! Il n’y en a jamais assez !
Notre “on verra plus tard, on va déjà débuter tranquillou, avec des couches jetables bio, et on verra ensuite si c’est faisable” est alors devenu une urgence à régler. Il a alors fallu répondre à plusieurs questions…
Comment les financer ?
Et oui, il faut bien se le dire, il s’agit d’un vrai investissement : environ 1000 €. C’est un vrai budget pour de jeunes parents, qui ont déjà une quantité faramineuse de choses (et gadgets) à acheter.
Alors… Comment s’y retrouver ?
D’abord, remettre de l’ordre dans ses priorités : le bébé en a besoin dès sa naissance. Bien plus que de jouets, surtout que P’tite Nénette était prévue en octobre. Noël n’étant pas loin, nous avons fait comprendre à nos familles qu’il serait beaucoup plus judicieux de nous permettre de mettre des couches écolos sur notre bébé d’un jour de vie, et de se rattraper en lui donnant un jouet dans la main quand elle sera en capacité de le faire : vers ses 2-3 mois.
Les jouets se trouvent beaucoup plus facilement, rapidement, et se gèrent beaucoup mieux d’un point de vue financier au jour le jour. Par contre, les couches lavables sont un vrai investissement, et demandent un peu de trésorerie.
Alors, oui ! Devant cette équation et mon chiffre d’affaire d’entrepreneure en chute libre depuis ma grossesse, nous avons osé dire les choses. Personne ne se rend compte de l’impact financier d’un bébé avant de l’avoir, et beaucoup l’oublient ensuite. Il n’est pas neutre, et est par contre souvent tabou. Qui oserait acheter quelque chose d’aussi terre à terre à ce petit être ? “Comment ça, tu ne la feras pas jouer ?”
Ainsi, peu de personnes nous ont aidé pour les acheter. Cependant, nous avions une autre carte en main : nous avons décidé d’opter pour le portage en écharpe plutôt que pour la poussette.
Ai-je dit “portage en écharpe” ? Rooo… la bobooo !!
Et bien oui, parlons-en, de cet autre tabou : “quoi, tu as un bébé mais pas de poussette ??” Non, je n’ai pas de poussette, et je m’en porte très bien, car il se trouve que je n’aurais même pas pu m’en servir, avec les reflux de ma fille. Et c’est autant d’économies : presque la moitié de ton budget “couches en coton pour la peau de Bébé” !
Alors, es-tu prête à porter les étiquettes que ton entourage s’apprête à te mettre ? Personnellement, j’ai changé de médecin… Pour lui, voir ma fille en couches lavables lui donnait l’impression que j’allais le piéger à propos des vaccins. C’est véridique !
Et oui. Osons être avant-gardistes, pour le bien de nos enfants. Parce que le zéro déchet est un tout, et que l’on ne se met pas aux couches lavables sans quelques autres griefs écologiques, faisons le tour des gadgets que tu vas éviter si tu gardes la même logique de réflexion, juste pour le plaisir :
- au-revoir le babyphone, car nous pouvons entendre notre fille qui dort de l’autre côté du palier. Nous en avons acheté un bien plus tard, parce que vraiment nous en avions besoin (mon atelier est contre la maison, mais pas dedans).
- bye bye les tasses à bec en plastique, bonjour le biberon en verre, et, surtout, le verre en verre à la première canicule !
- bonjour l’allaitement, au diable le coût du lait maternisé… si c’est possible.
- adieu les lingettes jetables pour essuyer bébé : bonjour les lavables aussi, tout va à la machine en même temps !
- une poubelle à couche jetables ne te servira pas. Mettre ta poubelle dans un endroit stratégique – aux toilettes par exemple ? en revanche peut s’avérer bien plus judicieux pour régler un problème d’odeurs… et beaucoup moins cher !
- à nous les vêtements de seconde main, qui lui vont très bien, et qui sont repérés en crèche ! Des fuites ? Pas grave…
- et les jouets de la ludothèque ! C’est génial, ils changent toutes les 3 semaines !
Combien de temps cela va me demander ?
Les premiers soucis étant posés, et surtout réglés, voici que vient l’inquiétude : combien de temps cela va me prendre dans ma journée ?
Une multitude de questions affluent :
- faut-il détacher les couches ?
- comment savoir si c’est assez serré ?
- est-ce suffisamment absorbant ?
- que fais-je du caca ?
- vais-je trouver le temps de m’occuper des couches ?
Bref : est-ce que moi et ma famille allons le supporter ?
Ces questions sont légitimes. Elles reflètent le fait qu’en une génération, nous avons perdu cette connaissance, cette habitude, ces moeurs. Car oui, nos grands-parents, voire nos parents ont tous fait leurs premiers pas en couches lavables !
Alors, comment est-ce que nous, qui avons des lave-linges, ne pourrions-nous pas nous en sortir ?
Voici donc mes réponses. Tout d’abord, abordons le problème chronique de temps, si précieux à notre société :
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Faut-il détacher les couches ?
Si tu as un bébé nourri exclusivement au lait maternel, non. Youpi !! Tu mets tout dans le lave-linge et tout part comme par magie (moi non plus au début je n’y croyais pas). Certains seront même chanceux, ils n’auront jamais à détacher les couches. Double youpi !!
Chéri Adoré et moi le faisons depuis la diversification alimentaire. Non pas que l’on aie peur des taches, mais plutôt pour comprendre si la trace que l’on voit sur le côté de la couche est une trace d’anciennes selles maintenant propres, ou si il faut changer toute la couche parce qu’elle est maintenant sale. Si la couche est blanche lorsqu’on la met, tout est limpide.
Il faut avouer que les taches de caca de myrtilles, cerises, betteraves et autres fruits et légumes particulièrement tachants résistent à 5 lavages. Ensuite, tout est à nouveau blanc.
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Vais-je trouver le temps de m’occuper des couches ?
Pour nous, qui avons 13 couches lavables en stock, nous faisons une lessive de couches tous les 2 jours. Elles nous demandent 10 minutes de détachage au savon de Marseille ces soirs-là. Un programme de rinçage-essorage puis une vraie lessive plus tard, 10 autres minutes sont nécessaires pour les accrocher.
Lorsque ma fille était toute petite, je n’avais pas le temps, ou l’énergie, de les plier. Ce n’est pas grave du tout, je m’en sortais en les étendant tout près de sa chambre, et en les ordonnant sur les fils : inserts, couches externes et voiles avaient chacun leur place définie. Ainsi, je pouvais anticiper la prochaine lessive sereinement, en un coup d’oeil.
D’ailleurs : quand est-ce qu’il faut faire ta lessive ? Autrement dit, combien de temps mettent les couches à sécher ? Effectivement, on ne peut pas les mettre en sèche-linge – sauf si cela est spécifié par le fabricant.
En hiver, près d’un radiateur, quelques unes sont sèches en une nuit. Nous les détachons avant de manger, mettons en route le programme pendant qu’on dîne, et les étendons lorsque P’tite Nénette est couchée. Oui, c’est une routine à mettre en place 😉 mais rien d’impossible.
En été, au soleil, 2 heures suffisent. Tu peux programmer ta machine pour pouvoir les étendre dès le matin.
Questions que toi, (futur) parent, tu te poses peut-être ?
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Comment savoir si c’est assez serré ?
Ton bébé te le dira.
Si c’est trop serré, il aura du mal à digérer, et aura des traces rouges au niveau des élastiques, sur le ventre, le dos et/ou aux cuisses. Il faut alors l’ajuster.
Si ce n’est pas assez serré, la couche descendra ou débordera.
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Est-ce suffisamment absorbant ?
Une couche lavable se vérifie toutes les 2 ou 3 heures. C’est-à-dire avant ou après les repas. Dans ce cas, oui, elle est assez absorbante. Si tu suis les directives de la marque auprès de laquelle tu les achètes, tout se passera comme ils l’ont dit !
Les inserts de nuit sont plus épais, et absorbent en conséquence.
Je t’avoue que depuis 2 mois, je retrouve ma fille mouillée presque à chaque fois qu’elle sort du lit.
Nous nous sommes posés des questions. Alors, afin d’en avoir le coeur net, nous avons comparé avec les couches jetables bio. Ou plutôt, après quelques jours de réveils au milieu de la nuit pour un pipi, nous avons craqué 2 nuits. Et nous l’avons retrouvée dans le même état au matin… Comme quoi ! A 18 mois, les pipis sont tout simplement conséquents !
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Qu’est ce que fais-je du caca ?
Le caca ? Au compost !
Les voiles en papier permettent de tout mettre au compost. Mais P’tite Nénette faisant des erythèmes en réaction aux voiles en papier, nous avons opté pour les voiles en tissu micro-fibre, super zéro déchet ! Ces voiles textiles demandent une raclure à la cuiller, un pot de conserve récupéré dit “à caca”, et… go pour le compost, ou avec les déchets ménagers !
Une fois les selles plus solides, elles peuvent aussi aller dans les toilettes. Mais c’est vraiment dommage pour le compost !
Petite note importante : nous parlons des cacas d’un bébé allaité, et nourri au bio, de même que sa maman. Les cacas de bébés au régime du lait infantile ne doivent pas aller au compost mais à la poubelle. Sinon, les vers vont déguerpir, et ta terre sera pleine d’aluminium et autres composés chimiques !
Comment les couches réutilisables sont-elles acceptées par les assistantes maternelles ?
Aucune nounou de P’tite Nénette n’a refusé. Nous avons rencontré plusieurs réactions, mais aucune n’a été négative : soit de l’indifférence, soit un “oui, je veux bien essayer”, soit un “je ne connais pas mais pourquoi pas”, soit – même ! – un “bravo c’est génial, comment ça marche, on le fait dès maintenant, n’est-ce pas ?”
Une amie fait garder sa fille en couche lavable, et là encore, aucun problème n’a été rencontré, même avec des nounous très peu sensibles à l’écologie. Feu vert, donc !
Et en crèche ? On le sait, il est parfois difficile de s’accorder avec les puéricultrices travaillant en crèches, qui sont tellement normalisées.
Et bien pourtant, les 3 crèches auxquelles j’ai eu affaire au téléphone m’ont assurée n’avoir aucun problème. Et effectivement, tous les jours, j’ai simplement ramené mes 4 couches nécessaires à la crèche. Il faut leur expliquer comment les mettre une fois, elles se transmettent l’information au fur et à mesure, et me rendent mes couches dans leur sac, fourni par mes soins.
C’est simple pour elles : plutôt que de mettre à la poubelle une couche jetable, elles mettent dans un sac la couche lavable.
Le seul petit inconvénient est la fréquence des changes, qui peut s’avérer moins soutenue. Mais l’avantage, c’est que lorsque j’ai récupéré 2 couches propres sur les 4, je savais alors avec certitude qu’elles n’avaient changé que deux fois dans la journée P’tite Nénette. J’ai pu râler, sûre de moi. Et comprendre pourquoi ma fille avait des rougeurs aux fesses. “Nous ne l’avons changé que deux fois ? Ah oui, c’est peu, effectivement…” Même elles sont d’accord !
Une fois tous ces doutes posés, voici venue la question fatidique !
Comment s’en procurer ?
Aha !! Si tu m’as lue jusque là, c’est que tu en pinces déjà pour les couches en tissu tout doux pour les fesses de ton bébé.
Prends ton temps. D’abord il faut tester.
Effectivement, tous les bébés n’ont pas le même fessier ! Les couches n’ont pas tout à fait la même forme selon les marques, et c’est très bien ainsi.
Nous avons donc testé d’abord, et acheté ensuite, une fois convaincus que les couches allaient à notre fille. C’est très important, voici pourquoi :
Nous avons demandé au site internet locacouche.fr de nous fournir un lot de test. Il s’agit en effet d’un site qui permet d’avoir un kit d’essai, composé de couches de marques différentes : à velcro, à boutons pressions, taille unique ou non, tout en 3, tout en 2, tout en 1,…(mais ça veut dire quoi ?!), et de tester sur le fessier de notre bébé. Tiens-toi bien : sur tout le lot, soit une dizaine de marques, une seule allait parfaitement bien, autant à la maman détestant les velcros, qu’à notre bébé.
On a ainsi pu tester 3 semaines, en changeant à chaque change. De plus, cela nous a permis de voir concrètement comment notre routine allait changer. Comment s’organiser pour nettoyer par exemple… 😉
Et une fois testées et approuvées, c’est parti pour le shopping en ligne, ou tu trouveras celles que tu souhaiteras. Tadaaam ! Tes couches sont arrivées, c’est parti pour le zéro déchet !
Quel confort de trouver une couche chez toi, sans avoir à commander ou faire de stocks…. de tonnes de déchets.
Quel confort pour ton bébé de porter du tissu plutôt que du papier.
Quel bonheur de demander beaucoup moins à la planète, et pas tellement à ton ego.
Rappelle-toi cependant : tu as le droit de craquer. Je l’ai fait il y a moins de deux semaines. Nous avons un lot de couches en papier 9-24 mois dans l’armoire. Juste au cas où.
Conclusion
Bienvenue dans ce monde un peu obscur de prime abord mais tellement déculpabilisant.
Bienvenue dans ce monde de choix, d’individualité et de bon sens ! Te voici maman engagée, à expliquer les couches lavables aux autres mamans de la crèche, qui n’a pas d’autre choix que de les accepter ! Pour les puéricultrices, aucun geste en plus n’est nécessaire : plutôt que de mettre les couches à la poubelle, elle les mettent dans le sac à couches !
Bienvenue dans l’univers tout doux du tissu, moins irritant que le papier.
Lorsque ton bébé ira de lui-même mettre sa couche mouillée dans la poubelle à couches, et aura de grands yeux étonnés devant une couche en papier… Crois-moi, tu auras remporté une victoire immense !
Et… dis-moi… si les lingettes lavables fonctionnent très bien sur bébé et respectent mieux son fessier… Pourquoi pas sur toi ?
Et puis… parlera-t-on un jour des couches seniors ? Une question à creuser d’urgence !